27 juin 2022 in 2022-06-27-Conseil-municipal, Actualités, Conseil municipal, Delphine Bense

Intervention de Delphine Bense sur le projet éducatif global de la ville de Grenoble pour la période 2022-2027

Conseil municipal du 27 juin 2022

Texte intégral de l’intervention de Delphine Bense sur le projet éducatif global de la ville de Grenoble pour la période 2022-2027 

Cette délibération débute par des statistiques très intéressantes. Regardons quelques grandes tendances :

1/ Grenoble est une ville pauvre. Quel que soit le chiffre de revenu extrait du tableau numéro 1 le revenu grenoblois médian est plus faible qu’en Isère et qu’en France. Mais ce qu’il ne faut pas rater, c’est que la dynamique n’est pas bonne. De la partie 3.A, tendance démographique de Grenoble comparée celle de la France, on apprend (je cite)

“A l’inverse de la moyenne nationale, qui enregistre une légère hausse de la population sur la même période, à Grenoble, le solde migratoire (les arrivants moins les partants) est négatif (…)”

En langage simple, ça veut dire que les gens quittent Grenoble, certainement lassés par des conditions de vie, disons compliquées. Citons par exemple, la pollution de l’air, la circulation calamiteuse, une chaleur étouffante en été dans une ville bétonisée, la ville sale et taguée… Et le plus terrible, c’est qu’en croisant cette donnée de solde migratoire négatif avec celle de la pyramide des âges de Grenoble, on constate que ce sont les quarantenaires et plus (hommes et femmes confondues) qui déménagent, cad… statistiquement les plus aisés ! Dès qu’une personne ou un ménage dispose des moyens de partir, parce qu’il est enfin installé dans une situation professionnelle, il s’en va.

Bref, la structure du solde migratoire entraîne inexorablement Grenoble vers une concentration de ménages pauvres.

2/ Grenoble abrite une proportion de famille monoparentale plus importante qu’en France ou qu’en Isère avec des enfants qui sont confrontés à des inégalités sociales et/ou de santé de façon plus importante qu’ailleurs en France

Un tel niveau d’urgence amène inéluctablement plusieurs remarques :

Premièrement : visiblement depuis 2014 que cette majorité est en place, la situation reste très préoccupante. Il ne suffit pas de mantra sur “l’éducation qui serait un bien commun central et vulnérable” pour régler les situations concrètes de familles.

Deuxièmement : votre catalogue de mesure est inapplicable en l’état des ressources (RH ou financières) à disposition. Les écoles ont déjà des difficultés à assurer le service basique de cantine ou de périscolaire… je sais que les promesses n’engagent que ceux qui y croient mais là, c’est tout de même énorme

Troisièmement : C’est pour des situations aussi difficiles que le gouvernement a mis en place la possibilité de petit-déjeuner à 1€ pour les enfants des primaires et maternelles. ça ne règlera pas tout mais face à un taux d’obésité et de surpoids plus important chez nos petits grenoblois qu’ailleurs en France, le petit-déjeuner aurait pu être un moyen de travailler sur le mieux manger…

Enfin un peu de prospective, le rapport pointe une baisse du nombre d’allocataires de la couverture maladie universelle complémentaire avec l’avancée en âge des enfants, certainement due à un non-recours au droit. Eu égard à la situation grenobloise, j’ose espérer que notre nouvelle députée, Elisa Martin, issue de cette majorité municipale et donc en charge du bien-être des grenoblois, aura à cœur de voter un texte national sur la solidarité à la source, comme l’a proposé Emmanuel Macron, qui permettrait justement l’adhésion automatique aux prestations sociales… ce serait schizophrène de faire du blocage parlementaire sur un texte directement bénéfique à nos populations grenobloises en difficulté… L’avenir nous dira où chacun situe l’intérêt des grenoblois…