Conseil municipal du lundi 7 novembre 2022 Vœu adressé au gouvernement afin de favoriser l’intégration des immigrés en France

Gérald DARMANIN et Olivier DUSSOPT ont annoncé dans le Monde la régularisation massive, mais au cas par cas, d’étrangers en situation irrégulière et qui répondent à un besoin de main d’œuvre en France. Voilà une bonne nouvelle.
Grenoble est historiquement une ville d’accueil, nous devons collectivement prendre notre part. Rappelons que, selon les derniers chiffres de l’INSEE, notre ville comptait en 2018, 28 030 immigrés dont 20 530 étrangers soit respectivement 17,7% et 13% de la population de Grenoble (en comparaison en France : 7,6% d’étrangers et 14,6% d’immigrés). Et sur le bassin grenoblois, les besoins en main d’œuvre s’avèrent difficiles à pourvoir comme le révèle l’enquête annuelle réalisée par Pôle Emploi. En 2022, les projets de recrutement ont significativement augmenté, signe d’une bonne vitalité économique, et sur les 28630 projets, 61% sont jugés comme difficile à recruter notamment par manque de candidats.

Durant les 5 ans de mandat de députée, j’ai accompagné plus de 350 personnes en situation irrégulière afin d’obtenir un titre de séjour avec autorisation de travail. Je pense à Rosa, arrivant de Madagascar, bataillant pour rester en France en étant passé par un Centre de Rétention Administrative. Nous sommes parvenus à la garder avec nous : elle a fait une formation, elle est aujourd’hui aide à domicile en CDI. Je pense aussi à Cheick, de Guinée-Conakry, soudeur dans son pays d’origine, il a complété sa formation avec Air Liquide, il est aujourd’hui chef d’équipe soudeur en CDI.

Deux exemples pour plusieurs messages :
La France recrute dans de nombreux domaines car le chômage est bas et la dynamique économique est bonne

  • Bien des étrangers en situation irrégulière portent en eux des compétences, des savoir-faire et une humanité qui font du bien à la France
  • Les associations se trompent de chemin en déposant systématiquement des demandes d’asile, c’est le meilleur moyen d’obtenir une OQTF au final, si les pays d’origine ne sont pas dans la liste de la convention de Genève.

Le chemin du titre de séjour pour travailler est bien plus rapide, constructif et intégrateur.

Olivier DUSSOPT propose la création d’un titre de séjour pour les métiers en tension. Pourquoi pas, mais nous pensons qu’il faut aller plus loin : les titres de séjours de 6 mois ou plus doivent être systématiquement accompagnés d’une autorisation de travail. Aujourd’hui, on accueille un étranger pour 6 mois ou un an en France avec un titre de séjour mais en interdisant qu’il travaille ? C’est absurde et contre-productif ! Il faut qu’il travaille.

Il faut également qu’il perfectionne sa maitrise de la langue française : les cours de français doivent être également systématiques à l’obtention d’un titre de séjour. L’Etat doit s’en donner les moyens.

Enfin, les procédures doivent être accélérées : soit c’est oui, et l’accueil est à la hauteur des valeurs françaises, soit c’est non mais c’est non rapidement. On ne peut pas accepter que les procédures durent des années. L’un des objectifs de la loi asile/immigration de 2018 était justement de réduire à une année maximum de l’instruction des demandes d’asile et de séjours. Nous devons nous donner les moyens de ce délai. Faire attendre des étrangers durant 3, 4 parfois 6 ans leur jugement ou leur appel et sans pouvoir travailler ou se projeter dans sa vie est inhumain. Nous devons avoir les moyens de répondre rapidement aux demandes d’immigration.

Ainsi, le conseil municipal de la ville de Grenoble demande au gouvernement :

  • Que les titres de séjour de 6 mois ou plus soient obligatoirement accompagnés d’une autorisation de travail
  • Que des cours de français doivent être systématiques à l’obtention d’un titre de séjour
  • Que les moyens de répondre aux demandes d’immigration soient nettement renforcées afin d’accélérer les délais de réponse.