Texte intégral de la question orale du groupe Nouveau regard sur la rentrée
Conseil municipal du 27 septembre 2021
Question orale du Groupe Nouveau Regard
sur la rentrée scolaire
Présentation par Delphine Bense
Voilà 3 semaines que les petits Grenoblois ont fait leur rentrée. Dans le dossier consacré à la rentrée dans GreMag, Christine Garnier rappelle que l’éducation est le premier poste de dépenses de la ville et que le déploiement de votre fameux plan école se poursuit. Vous-même, monsieur le maire dans votre édito de ce même GreMag, vous mentionnez essentiellement les travaux d’entretien des écoles et l’aménagement de vos fameuses « Places aux enfants » dans votre paragraphe sur la rentrée.
Alors oui, évidemment, il faut rénover, entretenir les bâtiments, construire de nouvelles écoles, végétaliser les cours mais pensez-vous sérieusement que la politique éducative de la ville puisse se résumer à faire de l’aménagement ? A l’échelle nationale les moyens sont donnés pour améliorer l’accompagnement des enfants afin qu’ils aient tous le même accès à l’égalité des chances mais c’est bien différent à Grenoble.
A Grenoble, vous avez décidé de réduire l’offre d’aide aux leçons proposée sur le temps périscolaire.
Courant juin les parents ont reçu un courrier les informant que désormais ils ne peuvent inscrire leurs enfants que deux fois par semaine maximum au motif de « l’épanouissement des enfants ».
L’aide aux leçons présente pourtant de nombreux bénéfices pour les enfants : révision des cours de la journée, acquisition de plus d’autonomie, aide à l’organisation, transmission du goût de la lecture… Et surtout en donnant la possibilité aux enfants qui en ont besoin de pouvoir être accompagnés chaque jour lors du temps périscolaire cela permet réellement de réduire les inégalités.
Comment pouvez-vous réduire l’offre d’aide aux devoirs alors que nombre d’enquêtes et d’indicateurs montrent l’impact de la crise sanitaire sur l’éducation ( 82% des parents d’élèves d’école primaire sont inquiets de l’impact du retard d’apprentissage pris par leur enfant (Etude IFOP) et à la rentrée 2020, un quart des directeurs et directrices d’école estiment que le niveau en lecture et en maîtrise des nombres est plus faible pour tous ou pour la plupart des élèves de CE1 par rapport à 2019 avec des résultats encore plus dégradés en REP et REP+).
Au-delà de l’aspect purement scolaire et apprentissage, l’aide aux leçons peut également permettre de développer les liens intergénérationnels en organisant des équipes d’intervenants mêlant étudiants motivés et rémunérés et retraités bénévoles. Et pour créer également un lien encore plus fort avec l’école et les familles, les intervenants pourraient participer aux conseils d’école.
Chaque enfant ne trouve pas dans son environnement social et familial l’appui nécessaire pour réussir à l’école. Ne pensez-vous pas monsieur le maire que c’est le rôle de la collectivité de les accompagner pour plus d’égalité dès l’école élémentaire ?
L’égalité des chances passe également par la mise en place des petits déjeuners gratuits dans les écoles maternelles et élémentaires.
De très nombreuses villes en France ont mis en place ce dispositif mais malheureusement pour les petits Grenoblois, ce n’est pas le cas dans notre ville.
Pourtant l’intérêt est réel car il permet de soutenir les plus fragiles, de ne pas commencer la journée avec le ventre vide et de rester mieux concentrés toute la matinée. Par ailleurs, les bienfaits sont nombreux sur l’apprentissage :
- Acquisition de bonnes habitudes alimentaires grâce aux propositions équilibrées des restaurants scolaires
- Education au goût et à la connaissance des effets de l’alimentation sur la santé avec le concours des enseignants ou d’intervenants extérieurs
Dans chaque classe les professeurs des écoles repèrent des enfants qui ont sauté le petit déjeuner (13% des enfants scolarisés en REP vont à l’école le ventre vide) et cela impacte inéluctablement les apprentissages. Proposer un petit déjeuner gratuit est une nécessité pour garantir l’égalité des chances entre les enfants et la réussite scolaire. Et c’est encore plus nécessaire aujourd’hui compte tenu de l’impact social et économique de la crise sanitaire.
Plus de 1000 villes dont 20 grandes villes comme Paris, Lyon, Marseille, Nice, Lille, Bordeaux sont déjà engagées dans le dispositif. Alors pourquoi les petits Grenoblois ne bénéficient-ils pas d’un petit déjeuner gratuit d’autant que l’Etat participe au financement à hauteur de 1,30€ par enfant et par petit déjeuner pour les élèves du CP au CM2 ?
Monsieur le maire, quand allez-vous enfin mettre en œuvre un plan « Egalité des chances et réussite éducative » pour que tous les petits Grenoblois puissent être accompagnés vers la réussite ? Nous avons de nombreuses idées sur ce sujet que nous serions ravis de partager avec les élus de la majorité.