Texte du vœu du groupe Nouveau Regard sur l’organisation du « Mois décolonial »
Conseil municipal du 14 juin 2021
Vœu adressé à l’UGA et de Sciences Po Grenoble
à propos de l’évènement « Le mois décolonial »
Du 10 au 30 juin se tient à Grenoble le mois décolonial. Organisé par 3 associations : Contre-Courant, association étudiante l’IEP de Grenoble, Mix ‘Arts, association culturelle et Survie, association de lutte contre la « Françafrique » et le mouvement politique PEPS, cet évènement qui dit vouloir « dépasser l’imaginaire colonial qui continue d’irriguer notre inconscient collectif » et « comprendre les mécanismes du racisme structurel et institutionnel » annonce un programme inquiétant imprégné d’idéologie décoloniale ; Cette idéologie selon laquelle en France non seulement nous serions encore tous colonialistes dans notre culture, dans notre inconscient y compris ceux, de plus en plus nombreux, qui n’ont jamais connu les colonies, mais qu’il existerait également un « racisme structurel et institutionnel ». Notre république française serait donc intrinsèquement raciste et colonialiste.
Les intitulés des évènements prévus au programme sont explicites : « Décolonisons les arts », « Ecologie décoloniale », « Racisme systémique », « Violences policières : héritage de la colonisation ? » « Puissance et empowerment des “racisé.e.s” ».
Et le choix des invités militants de la mouvance décoloniale comme Fatima Ouassak, Rokhaya Diallo, Mathieu Rigouste, Saïd Bouamama ou Taha Bouhafs est sans ambiguïté… Les mêmes qui légitiment aussi les réunions racisées.
Bien évidemment nous sommes unanimes dans ce conseil municipal pour dire que les discriminations quotidiennes que subissent certains Français ou étrangers vivant en France sont une réalité. Une réalité au travail, dans la rue, une réalité du quotidien. Oui, nous devons collectivement travailler à les supprimer. Penser que non seulement la République ne peut résoudre ces discriminations mais que la République les entretient et les génère est terriblement grave.
A droite comme à gauche, au niveau local comme au niveau national, les réactions ont été nombreuses pour fustiger ce « mois décolonial », légitimement. Et non, chers collègues, dénoncer cette idéologie ne fait pas de nous des fachos ou des racistes ou que sais-je encore, je m’attends au pire dans votre réponse.
Pourtant cet évènement organisé sur 3 semaines alternant tables rondes, formations, projections, plus proche d’un meeting politique que de l’évènement culturel annoncé, a annoncé les soutiens de collectivités, de l’Université Grenoble Alpes, de Sciences Po Grenoble.
Si l’UGA et Sciences Po ont indiqué dans la presse n’être en aucun cas partenaires de l’évènement, leur position est nettement moins claire quant aux subventions versées au collectif pour l’organisation de ce mois décolonial : 10 000 euros versés par l’UGA et 1000 euros par Sciences Po Grenoble. Des salles sont également mises à disposition. C’est en tout cas ce que rapporte Le Point dans un article daté du 2 juin que je vous invite à lire.
Entendons-nous bien, cet événement a le droit de se tenir. Notre groupe respecte la liberté d’expression. Contrairement à certains membres de votre équipe. Notre équipe a fait les frais de votre irrespect et de votre intolérance aux idées d’autrui lors de la campagne municipale. Rappelez-vous notre meeting de présentation de programme à l’office du tourisme que certains ont voulu empêcher… Alors oui, nous, nous respectons la liberté d’expression. A titre personnel, je me permets tout de même de dire que je ne crois pas qu’il faille encourager le développement de ces mouvances extrêmes et radicales qui pénètrent notre système social avec une idéologie antirépublicaine.
Voici donc notre proposition de vœu, synthétique et clair :
Afin de ne pas faire financer des idéologies extrêmes et anti-républicaines par de l’argent public,
Afin que cet évènement se déroule dans le strict cadre d’un meeting politique financé par des fonds privés,
Afin que nos institutions soient protégées de toute obligation d’égalité de traitement face à une potentielle nouvelle demande d’un autre meeting politique (d’extrême droite par exemple),
Le conseil municipal de Grenoble demande à l’UGA et à Sciences po Grenoble de retirer tout soutien financier et matériel à cet évènement.