Conseil municipal du 16 mai 2022

Présentation par Delphine Bense de la question orale du groupe Nouveau Regard : Quel est le bilan du plan de circulation du centre-ville mis en place en 2017 ?

Il y a 5 ans, en avril 2017, vous avez décidé de modifier radicalement le plan de circulation du centre-ville de Grenoble en fermant à la circulation automobile certains axes, soit totalement comme le boulevard Agutte Sembat ou la rue de la République, soit partiellement comme le cours Berriat.

Quelles ont été les conséquences ?

Inéluctablement le trafic s’est reporté sur d’autres voies déjà saturées augmentant considérablement leur fréquentation et aggravant même les nuisances pour les riverains de ces voiries en matière de bruit, de congestion de la circulation et bien évidemment de pollution.
A l’époque, Grenoble à cœur avait fait un formidable travail sur l’impact de ces piétonisations sur la qualité de l’air et à l’époque vous aviez accusé Grenoble à Cœur mais aussi les médias qui avaient relayé leurs informations de diffuser des fake news.
Pourtant le référent en Isère d’Atmo Air Auvergne Rhône-Alpes dont personne ici ne mettra en cause son indépendance, avait non seulement confirmé que ce n’était pas des fake news mais je le cite « de vraies données avec une vraie analyse. Il n’y a pas d’erreur. La démonstration est intéressante scientifiquement, seulement elle n’est pas à la portée de tout le monde ».

Cinq ans plus tard, Grenoble à cœur attire à nouveau notre attention sur la qualité de l’air dans le centre-ville avec leur travail réalisé à partir des données publiées par l’association Respire qui ont été largement relayées dans la presse.
Les résultats de cette étude sont alarmants : 100% des établissements scolaires de notre ville dépassent les seuils de l’OMS sur les PM2,5 et le NO2 et surtout 6 des 7 écoles les plus polluées de l’Isère sont situées dans les secteurs du centre-ville impactés par les reports de circulation liés à la fermeture du boulevard Agutte Sembat. Ce qui est logique puisque l’étude nous dit que la pollution provient principalement du trafic routier aux abords des écoles…

Vous allez nous dire que vous vous préoccupez bien évidemment du sujet avec le dispositif « Place aux enfants » mais force est de constater qu’il ne résout pas le problème. L’exemple de l’école Marceau est flagrant : cette école bénéficie du dispositif Place aux enfants mais selon le Dauphiné Libéré et l’étude Respire, elle est la plus polluée de Grenoble… Par ailleurs, comme nous, vous savez que ce dispositif ne pourra jamais concerner la centaine d’écoles de la ville et qu’il est utilisé pour les écoles situées dans des rues peu fréquentées…

Comme je l’ai déjà indiqué au début de mon intervention, le plan de circulation « cœur de ville cœur de métropole » vient d’avoir 5 ans. Quelles évaluations avez-vous réalisées depuis son déploiement ? Quel bilan chiffré et détaillé des impacts des reports de circulation tant sur la santé des habitants riverains des voiries sur lesquelles le trafic a augmenté (qualité de l’air, nuisances sonores…) que sur le dynamisme des commerces du centre-ville pouvez-vous communiquer aux Grenoblois ?
Enfin alors que la station de mesures d’Atmo à la caserne de Bonne a récemment été supprimée, quand allez-vous déployer un réseau de capteurs et de stations de mesure de la qualité de l’air, des nuisances sonores et de la température ?