7 février 2022 in 2022-02-07-Conseil-municipal, Actualités, Conseil municipal, Emilie Chalas

Intervention d’Emilie Chalas sur la subvention accordée à Virus 36 pour l’organisation du mois décolonial

Conseil municipal du 7 février 2022

Intervention d’Emilie Chalas sur la subvention accordée à Virus 36 pour l’organisation du mois décolonial

Voilà donc une vérité qui fait mal à travers cette délibération et le financement de l’association VIRUS 36. La ville de Grenoble va donc financer le « Mois décolonial » en mars 2022. Nous le redoutions dès l’annonce de cette seconde édition, et c’est l’effroi de cette perspective qui nous avez fait déposer un vœu en décembre pour que la ville s’engage a NE PAS financer le mois décolonial. Vœu que vous avez rejeté.

En 2021 pourtant vous aviez affirmé Monsieur le maire, en mai, je vous cite « une institution publique n’a pas à être associée, en tant que telle, à ce festival militant ». Vous avez donc changé d’avis monsieur le maire ?

J’ai honte pour ma ville que vous osiez tout.

Et je m’adresse à vos collègues monsieur le maire.

Vous validez ces objectifs au PS, chez les communistes, dans la société civile ? : « Déconstruire, au travers d’un geste artistique et d’une parole intellectuelle, l’imaginaire décolonial (…), cet héritage du passé qui constitue le socle d’un racisme et d’une violence encore trop prégnante dans notre société » ?

Vous soutenez au PS, chez les communistes, dans la société civile la participation de personnalités de la gauche identitaire comme Rokhaya Diallo, militante pour les camps décoloniaux et les réunions non-mixtes ; Saïd Bouamama, cofondateur du Mouvement des Indigènes de la République (précurseur du PIR), co-auteur d’un livre intitulé Nique la France – Devoir d’insolence et Taha Bouhafs.

Vous validez au PS, chez les communistes, dans la société civile oublier les thématiques abordées lors des conférences et tables rondes : « le racisme systémique », « l’écologie décoloniale » les « violences policières : héritage de la colonisation », « Puissance et empowerment des “racisé.e.s” » ou encore « Décolonisons les arts » ?

Vous soutenez au PS, chez les communistes, dans la société civile l’idéologie décoloniale ?

Pourquoi le décolonialisme chers collègues, ce n’est pas simplement penser que nos compatriotes issus de l’immigration souffrent de discriminations : discriminations dans l’accès à l’emploi et au logement, discriminations racistes et, de ce fait, qu’ils font partie des couches sociales les plus pauvres et les plus opprimées de notre société. Tout un chacun d’un peu sensé, vous comme moi, peut le penser et le constater sans être pour autant décolonialiste.

Être décolonial chers collègues, c’est penser non seulement que la République ne peut pas résoudre ces difficultés, mais également que la République entretient, voire produit, ces discriminations, c’est ça être décolonialiste. En conséquence de quoi, seule une lutte active antirépublicaine, anti-universaliste et anti-occidentale permettra de lutter contre ces discriminations, c’est cela être décolonialiste et c’est très inquiétant. Vous soutenez cela au PS, chez les communistes, dans la société civile ?

A gauche comme à droite, partout en France, les réactions politiques ont fusé pour dénoncer le totalitarisme de ces revendications identitaires et les contre-vérités dangereuses que ce mouvement égraine. Ne nous y trompons pas, ces évènements plutôt que d’être des lieux pluralistes et ouverts permettant de véritables débats contradictoires favorisent leur hystérisation, fractionnent la société et menacent les valeurs démocratiques et républicaines.

«Ces mouvements ne font qu’aggraver les déchirures profondes de notre pays » relève l’écrivain Rachel KHAN en parlant des activistes décoloniaux auto-proclamés racisés.

Je le redis, nous sommes démocrates et républicaines dans ce groupe, c’est bien parce que la France et démocrate et républicaine que ces personnes peuvent s’exprimer librement, réécrire l’histoire et raconter des inepties sans qu’elles ne soient inquiétés. Ils peuvent s’exprimer de la même façon que je peux dire que je ne suis pas d’accord et que leurs discours sont inquiétants. Mais la ville de Grenoble ne devrait pas financer ce genre d’évènement antirépublicain et ne devrait pas non plus financer un rassemblement politique.