11 novembre 2021 in 2021-11-08-Conseil-municipal, Actualités, Conseil municipal, Delphine Bense

Intervention de Delphine Bense sur le rapport égalité 2021

Conseil municipal du 8 novembre 2021

Intervention de Delphine Bense sur le rapport égalité 2021

Je voudrais rediscuter les actions de certains mois de ce rapport.

Commençons par le plus simple. Au mois de Juillet, vous parlez d’un nouveau dispositif de signalement des violences au travail. Super ! vraiment. Puis, je lis plus en avant et je découvre que ce dispositif fait “Suite à la loi de modernisation de la fonction publique d’août 2019”. Je poursuis la lecture “le nouveau dispositif a été rendu “plus accessible” et permet de “simplifier”, grâce à la loi de modernisation de la fonction publique de 2019”.

Et là, voyez-vous, je trouve tout à fait curieux que vous ne qualifiez plus cette loi de “loi Chalas”. Je vous rappelle que Madame Garnier s’était défendu en disant “c’est ainsi que tout le monde l’appelle”. Finalement, Madame Chalas avait tout à fait raison de qualifier d’ “inique” votre comportement qui consiste à désigner des coupables pour masquer vos manquements. Et je constate qu’alors que cette loi serait à l’origine de votre avancée quant au signalement des violences au travail à la ville de Grenoble, vous oubliez pourtant de la qualifier de “loi Chalas”… Comme disent les jeunes… j’dis ça, j’dis rien !

Poursuivons, mois d’octobre, Organisation d’une nouvelle collecte de protections périodiques et distribution des dons aux associations et aux usager-es. Non mais on croit rêver quant à l’utilisation de l’écriture inclusive en ce qui concerne les usagères des protections périodiques.

Je suis absolument d’accord avec l’idée que le sexe ne suffit pas à faire un homme ou une femme et que les normes sociales y participent grandement. Mais croire que le genre nie le sexe relève sans doute d’une lecture tronquée des militantes radicales (Judith Butler).

Bref, l’écriture inclusive pour les utilisatrices de protections périodiques, vous poussez à l’absurde.

En ce qui concerne le mois de mars et les animations à l’occasion de la journée internationale des femmes. Vraiment bravo pour tous les ateliers autour de l’égalité ! Ateliers d’autonomie et de préventions des agressions pour rendre les femmes actrices que ce soit les grenobloises ou les agentes de la ville ; poursuite de cette initiative pendant “l’été Oh Parc(s)” avec des ateliers d’auto-défenses, de techniques orales d’auto-défenses..; actions pour développer la pratique sportive des femmes et des jeunes filles, inciter les femmes à participer à la vie citoyenne…

Bon, dommage que ce soit encore des actions pour que les femmes se défendent et pas des actions pour prévenir les agressions de la part des hommes. Disons que 50% du chemin est fait.

4e et dernier point. Et là, on entre dans le dur du sujet.

Je reviens en arrière, mois d’avril et “organisation d’une table ronde-ronde sur les femmes en politique lors de la biennale des villes en transition”. …  la place des femmes en politique dans les Suds : de l’Océanie à Cuba en passant par l’Argentine ou encore Madagascar

Disons-le franchement, en farouche républicaine et féministe, j’ai vraiment du mal à accepter qu’on puisse instrumentaliser la cause féministe en donnant la parole à un courant minoritaire composé d’activistes.

Ce courant féministe latino-américain et des caraïbes est en fait un conglomérat de pensées toutes pire les unes que les autres :

  • un faction de courant, celles qu’on peut appeler “courant latino-américain” (Chilienne Margarita Pisano) pensent le féminisme en proposant de se radicaliser et en refusant toute participation à quelque institution que ce soit, gouvernements, institutions internationales, universités et même ONGs qui selon elle “précipiteraient le monde vers l’anéantissement matériel et civilisationnel”
  • une autre faction “les Proxima” est issue des gauches révolutionnaires armées, parmi lesquelles on trouve d’anciennes guerrieros
  • et que dire de la plus anarchiste faction que sont les boliviennes “Mujeres Creando » qui critiquent rien de moins que ce qu’elles appellent le “mensonge démocratique”. Remarquez, elles vont jusqu’à critiquer le populisme de gauche, vous devriez vous sentir concernés au lieu de leur donner une tribune.

Ce que propose ce groupe n’est rien de moins que d’orienter des financements sans la médiation des gouvernements et des ONGs… donc à la tête de la cliente… le règne de l’arbitraire

Je finirais en citant Julieta Paredes (2010), une militante de ce groupuscule radical “les réformes sociales ne suffisent pas, nous voulons en finir avec l’Etat que nous considérons comme le reste de la bourgeoisie républicaine ».

Mais comment peut-on instrumentaliser un sujet aussi fondamental que le droit des femmes pour prôner rien de moins que la destruction de l’État et la remise en cause de la démocratie ! Et à la lumière de ce décryptage, il me fait froid dans le dos, c’est de relire le premier paragraphe de Chloé LeBret, signataire de l’Edito du rapport à la lumière  dans le premier paragraphe “c’est aussi l’occasion de valoriser la dynamique de la collectivité sur cette thématique, à la fois en tant qu’actrice publique et en tant qu’employeuse« . ça donne des sueurs froides…