Question orale du groupe Nouveau Regard en conseil municipal : le désespoir des bistrotiers
Conseil municipal du 28 mars 2022
Question orale du groupe Nouveau Regard
en conseil municipal : le désespoir des bistrotiers
Le printemps s’installe. Images d’Épinal qui nous évoquent les rayons du soleil sur nos joues, l’odeur de l’herbe fraiche, le chant des oiseaux et le bruit de l’eau qui coule. Le retour des plaisirs simples : des glaces et des sirotages en terrasse, des journées qui s’allongent et des apéros entre amis qui durent jusqu’à 21h. Les promenades en ville et dans les parcs.
Après deux années de COVID, même si l’épidémie n’est pas terminée, nous respirons à nouveau, sans masque en étant quasiment tous vaccinés. Merci à tous les Grenobloises et Grenoblois qui ont joué le jeu de la responsabilité et du collectif. Merci à tous ceux qui ont joué le jeu du passe sanitaire et du passe vaccinal. Nous avons évité le pire, espérons que cette crise sanitaire majeure, inédite et internationale soit désormais derrière nous.
C’est donc soulagés que nos commerçants reprennent leurs activités et abordent cette saison florissante pour la nature, florissante pour notre plaisir et florissante pour leur chiffre d’affaires. Soulagés mais fébriles, car s’ils ont été largement accompagnés durant la crise COVID avec le quoi qu’il en coute, il n’en reste pas moins que l’activité doit se relancer : les trésoreries doivent être reconstituées, les collaborateurs recrutés, les prêts remboursés. Tout cela n’est pas simple même si tous reconnaissent avoir été très bien aidés par l’Etat. Certains ont fermé neuf mois sur les deux années de pandémie et ont tourné, en fait, en sous-régime.
A cette occasion du printemps, nous découvrons alors que la ville de Grenoble a choisi de faire des travaux dans le bâtiment dont elle est propriétaire durant 4 mois, de mars à juillet 2022, dans les locaux du restaurant le 5 ! Restaurant emblématique ouvert depuis 22 ans. En pleine reprise d’activité et sur la période commerciale la plus rentable de l’année. Il fallait oser !
De surcroit, ces travaux sont programmés et repoussés depuis 6 ans ! Vous imaginez bien que cela compromet nettement l’avenir de cette institution qu’est le restaurant du musée, car rien que pour cette fermeture pour travaux, c’est déjà plus de 200 000 euros de chiffre d’exploitation de perdu et 10 salariés sur le carreau.
A cette occasion du printemps, nous découvrons encore que la ville de Grenoble a fermé 7 terrasses de bistrots suite à la dernière commission sur les gestions des terrasses. Si l’on peut entendre que parfois certains ne respectent pas les règles communes et qu’il faut des sanctions, il n’en reste pas moins que les sanctions dont nous parlons aujourd’hui sont lourdes, brutales et interrogent la stratégie de la mairie.
Votre majorité a repris la compétence « Pouvoir de police » à la métropole et le règlement des terrasses et en cours de rédaction et de discussion semble-t-il. La question se pose alors de savoir sur quel règlement vous assoyez ces sanctions ? Le flou et le changement de compétence devraient bénéficier aux commerçants surtout en cette période de reprise, surtout après 2 ans de pandémie. La tolérance et la souplesse devraient prévaloir si les fautes concernent les extensions de terrasses COVID notamment. Y a-t-il d’autres raisons ? Si oui, lesquelles ?
D’ailleurs, quelle est la procédure ? La police municipale passe et rédige un procès-verbal ? Il y a un courrier en recommandé avec accusé de réception qui est envoyé au gestionnaire ? Rien ne semble avoir été vraiment formalisé sinon l’annonce brutale de la fermeture de la terrasse pour 1 mois.
Votre majorité a repris la compétence « Pouvoir de police » et la première mesure que vous prenez, c’est donc de fermer sept terrasses de bistrots emblématiques de Grenoble au début du printemps et en pleine reprise commerciale. C’est violent comme message.
En tout état de cause, notre groupe vous propose dans le cadre des réflexions sur le règlement des terrasses d’établir une procédure claire pour tout le monde :
- Rédiger un règlement
- Le distribuer à tous les terrassiers
- Etablir une procédure d’avertissement avec envoi d’une mise en demeure en recommandé avec accusé de réception
- Graduer les sanctions en fonction de la nature des fautes commises et de la récidive
- Financer une partie des médiateurs/vigiles de terrasse (sécurité, bruit et autres nuisances)
Après ces propositions, j’ai quelques questions simples :
- Pouvez-vous expliquer aux Grenobloises et Grenoblois l’urgence et la pertinence de la période des travaux du restaurant Le 5 ? Pourquoi ne pas les avoir faits avant ou pendant les fermetures COVID ?
- Pourquoi avoir pris de telles sanctions de fermetures de terrasse en ce début de saison contre ces 7 établissements ?
- Peut-on envisager un groupe de travail transpartisan sur le règlement des terrasses ?